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GYMNASE ROGER PERRIN
CORCIEUX 1
Corcieux 2
CORCIEUX F
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CORCIEUX U11F
CORCIEUX U11M
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CORCIEUX U13M
CORCIEUX U15F
CORCIEUX U15M
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RECOMPENSES
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19 décembre 2013

Quand Forfelet rime avec filet !

L’association des Myrtilles de Corcieux a soufflé ses 50 bougies cette année. Le club de basket est l’un des poumons de la cité de 1 600 habitants même s’il est porté à bout de bras par quasiment la même équipe de dirigeants depuis sa création.
L’anecdote en dit long. Dans les années 90, l’abbé Rivot n’avait pas hésité à chagriner les plus croyants de ses paroissiens en déclarant, lors d’un de ses sermons, que le basket était la seconde religion de Corcieux. (...)

 
Il est vrai qu’à l’époque, le gymnase forfelet vibrait chaque dimanche. Que cela soit pour les plus jeunes comme pour les seniors masculins. « Il fut un temps où venir jouer à Corcieux n’était pas un voyage d’agrément », explique Roger Perrin, l’âme de l’association sportive des Myrtilles de Corcieux (ASMC).
C’est lui qui a créé le club en 1963, c’est lui qui a entraîné les premières équipes, c’est lui qui a vu son nom être apposé au fronton du gymnase local en juin dernier. Roger Perrin, « le monsieur du basket », comme le désignent la plupart des Forfelets, est toujours entraîneur. À 76 ans. Tout comme son compère de toujours, Michel Millan, 67 ans, et président depuis plus de 30 ans. Les deux retraités chaussent les baskets et le survêtement chaque semaine. Pour encadrer les équipes de jeunes. « Ils aiment ça mais on est forcément inquiet. Car lorsqu’ils vont arrêter, on ne sait pas qui va les remplacer », confie Lionel Perrin, fils de Roger. L’ASMC, c’est encore 115 licenciés. Dans une commune de 1 600 habitants. C’est surtout le seul club sportif de Corcieux. « Il y a du football par un moment mais cela n’a pas duré » confie Michel Millan. Le ballon orange a donc pris toute sa place à Corcieux à partir de 1963. A cette date, il y avait un jeune instituteur nommé Roger Perrin qui était aussi joueur dans sa ville natale de Gérardmer. « Le maire m’a demandé de créer une école de basket », se remémore le septuagénaire. Qui réunit quelques élèves intéressés. Et se retrouve deux mois plus tard au tournoi de Granges avec une équipe de poussins. « On n’avait pas de maillots. J’ai emprunté ceux du CAPS local. C’était des maillots de couleur bleu ciel. »
Depuis cette date, le bleu ciel est resté la couleur des basketteurs de Corcieux. Qui ont longtemps donné des migraines à leurs adversaires. Pas seulement en raison de la qualité de leur jeu. Mais parce que le club évoluait sur un terrain en extérieur. « Jouer au basket en extérieur durant l’hiver dans les Vosges, c’est forcément particulier », indique Michel Millan. « En 1975, en coupe de Lorraine, on avait battu 37-35 les Nancéiens du SLUC qui étaient frigorifiés », complète Roger Perrin. « Il fallait souvent venir avec les pelles et les balais pour déneiger le terrain », se souvient-il.
Ce n’est qu’en 1979 que le gymnase a été érigé. « J’avais été élu adjoint aux sports en 1977 », raconte Roger Perrin. « Cette année-là, il y avait trois listes en lice aux élections. Toutes avaient inclus dans leur programme la construction du gymnase. »
Cette salle de sport va donner un coup de booster au petit club vosgien. Qui va alors accumuler les titres départementaux. En 1989, il faudra même affréter un bus pour emmener les benjamines, les minimes et les cadettes disputer les finales du championnat de Lorraine.
L’année précédente, Michel Millan avait aussi découvert, avec les minimes filles, le championnat de France qui faisaient voir du pays aux petites Forfelaises (Roubaix, Sedan et Nogent-sur-Oise). « Lors des matchs à domicile, les filles jouaient devant un gymnase qui affichait complet. Cela surprenait nos adversaires ».
C’était il y a 25 ans. Depuis, des centaines d’enfants ont foulé le sol du gymnase de Corcieux. Certes, les résultats ne sont plus aussi spectaculaires que par le passé. Mais l’essentiel est ailleurs. Les bruits du ballon de basket continuent à rythmer la vie de la commune qui a toujours eu les yeux de Chimène pour le ballon orange. La preuve ? Le maire actuel et son adjoint aux sports sont d’anciens basketteurs. L’histoire de l’ASM Corcieux n’est pas terminée. Pourtant, elle ne semblait pas devoir être bien longue à en croire Roger Perrin. « Quand j’ai répondu à la sollicitation du maire, en 1963, je me suis pris au jeu. Pourtant, à l’époque, tout le monde pensait qu’on allait se casser la figure et que cela ne serait qu’un feu de paille. »
C’était alors méconnaître la ténacité d’un instituteur qui, au fil des années, s’est mué en missionnaire. Au point d’avoir instauré une seconde religion.

Philippe NICOLLE

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